Longtemps considéré comme un phénomène marginal, le harcèlement entre élèves est identifié aujourd'hui comme une des formes de violence les plus détestables qui gangrène notre institution scolaire. Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette en ont étudié la montée en puissance et les différentes formes. Ils prolongent ici leur réflexion en s'attachant, plus particulièrement, au cyberharcèlement : ce nouveau phénomène lié à la systématisation de l'usage par les jeunes des smartphones, d'Internet, des réseaux sociaux et des applis, démultiplie dangereusement les possibilités de harcèlement entre pairs. La possibilité d'agir sur l'autre à distance, sans face-à-face direct, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, écarte ou minimise l'empathie, neutralise la compassion et accroît la violence des attaques. Les effets de ce type de harcèlement peuvent être dévastateurs et la frénésie de communication « en temps direct », loin d'améliorer la sociabilité, peut engendrer des humiliations systématiques et conduire certains à la dépression, voire au suicide. En mobilisant de très nombreuses études françaises et étrangères ainsi que leurs propres recherches, les auteurs analysent minutieusement ces phénomènes. Ils montrent ainsi que nous sommes appelés à la construction d'un « humanisme numérique » : il faut que, dans chaque établissement, se mettent en place des plans de prévention et de formation sur les dangers du cyberharcèlement ; il faut que les compétences des élèves eux-mêmes soient mises à profit dans ce travail. Il faut que les parents comme les enseignants assument leur rôle d'adulte et leur devoir d'éducation : ce livre les y aidera.